POUR UN PUBLIC AVERTI. Demain, j'en baiserai une nouvelle. Encore une. Baiser. Le mot cristallise promesse, espoir, raison de vivre. Ou une raison de ne pas crever. Demain, premier mercredi du mois, la sirène retentira à midi pile, les décibels se faufileront dans l'encaissement des rues, rappelant à chacun de rester sur ses gardes. Une menace – attaque terroriste, accident nucléaire – reste possible. Pour moi, sonnera l'heure de la récréation. J'éteindrai l'ordinateur, balancerai le dossier Masson dans le tiroir. Je banderai. Serai vivant.
Le talent de Kirchacker réside dans sa faculté de manipuler le lecteur. Il y réussit encore une fois dans cette nouvelle dont la chute habile éclaire tout le récit.
EXTRAIT
Alors oui, j'assume mes penchants. Notre couple en a été transformé. A priori Corinne aussi – je me repasse sa scène du marcel. Ma sexualité ne reprend son souffle qu'à l'extérieur. En allant voir ailleurs. Ces ailleurs multiples d'où jaillit l'excitation.
Je m'habille, déguisement habituel d'employé de bureau – costard, chemise et cravate. Je me fais couler un expresso que j'avale en quelques secondes. Ma tristesse d'enfiler ce costume, le même chaque jour, depuis des lustres, se dissipe lorsque je me projette, nu, à midi, dans les bras d'une femme, à l'hôtel. Dans les bras d'une nouvelle femme, à chaque fois. Je suis pressé de me rendre au bureau, étape ultime me séparant de mon escapade de midi. La porte claque. Dans la rue, j'ai déjà oublié le jogging et les relents de ratatouille.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après avoir vécu à Tahiti, Londres et San Francisco, Stéphane Kirchacker habite aujourd'hui en région parisienne. À l'adolescence, il participe à un concours de textes humoristiques organisé par Ouest France. Le journal le récompense en lui offrant deux entrées pour la foire à la volaille de Challans. Dès lors, l'écriture et les poulets rôtis compteront parmi ses passions. En 2009, il publie Mosaïque, des mini récits traitant avec humour et poésie de la vie de couple. Sa femme, personne objective s'il en est, poste alors une critique dithyrambique. Aujourd'hui, le plaisir de partager des histoires l'a rattrapé et il écrit des nouvelles noires ou roses, teintées d'humour.
POUR UN PUBLIC AVERTI. Demain, j'en baiserai une nouvelle. Encore une. Baiser. Le mot cristallise promesse, espoir, raison de vivre. Ou une raison de ne pas crever. Demain, premier mercredi du mois, la sirène retentira à midi pile, les décibels se faufileront dans l'encaissement des rues, rappelant à chacun de rester sur ses gardes. Une menace – attaque terroriste, accident nucléaire – reste possible. Pour moi, sonnera l'heure de la récréation. J'éteindrai l'ordinateur, balancerai le dossier Masson dans le tiroir. Je banderai. Serai vivant.
Le talent de Kirchacker réside dans sa faculté de manipuler le lecteur. Il y réussit encore une fois dans cette nouvelle dont la chute habile éclaire tout le récit.
EXTRAIT
Alors oui, j'assume mes penchants. Notre couple en a été transformé. A priori Corinne aussi – je me repasse sa scène du marcel. Ma sexualité ne reprend son souffle qu'à l'extérieur. En allant voir ailleurs. Ces ailleurs multiples d'où jaillit l'excitation.
Je m'habille, déguisement habituel d'employé de bureau – costard, chemise et cravate. Je me fais couler un expresso que j'avale en quelques secondes. Ma tristesse d'enfiler ce costume, le même chaque jour, depuis des lustres, se dissipe lorsque je me projette, nu, à midi, dans les bras d'une femme, à l'hôtel. Dans les bras d'une nouvelle femme, à chaque fois. Je suis pressé de me rendre au bureau, étape ultime me séparant de mon escapade de midi. La porte claque. Dans la rue, j'ai déjà oublié le jogging et les relents de ratatouille.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après avoir vécu à Tahiti, Londres et San Francisco, Stéphane Kirchacker habite aujourd'hui en région parisienne. À l'adolescence, il participe à un concours de textes humoristiques organisé par Ouest France. Le journal le récompense en lui offrant deux entrées pour la foire à la volaille de Challans. Dès lors, l'écriture et les poulets rôtis compteront parmi ses passions. En 2009, il publie Mosaïque, des mini récits traitant avec humour et poésie de la vie de couple. Sa femme, personne objective s'il en est, poste alors une critique dithyrambique. Aujourd'hui, le plaisir de partager des histoires l'a rattrapé et il écrit des nouvelles noires ou roses, teintées d'humour.